Mal entretenu, de nombreux espaces destinés au dépôt d’ordures ménagères ternissent l’image des quartiers de la capitale gabonaise Libreville. Sous l’action des entreprises de ramassage des ordures ménagères, hier Averda, aujourd’hui Clean Africa, des excavations se forment sur ces lieux, accentuant la pollution de ces espaces et se présentant comme un danger sanitaire pour les populations.
Prise en étau entre l’augmentation de sa population urbaine et l’inefficacité de l’assainissement de ces quartiers, la capitale gabonaise affiche par endroit, l’image d’une « ville poubelle ». Les quartiers sous-intégrés ou populaires sont les plus touchés par ce problème urbain et le travail des entreprises dédiées à la collecte des ordures ménagères, dont Clean Africa titulaire du contrat public de ce segment, ne change en rien cette image.
A la problématique de l’insalubrité des rues de Libreville, s’ajoute celle de quartiers, avec l’insalubrité des zones publiques de dépôts des ordures ménagères. Depuis quelques années, ce problème prend de l’ampleur, s’érigeant comme une menace sanitaire pour les populations. Et pour cause, si Clean Africa fait au quotidien son travail, celui-ci souffre de critiques. Sur les lieux de dépôts des ordures ménagères, de part et d’autre dans les quartiers, sous l’effet de l’usage des pelleteuses de Clean Africa des excavations « urbains » servent d’empreinte à l’issue de nombreux passages de l’entreprise. Ce qui, non seulement dégrade l’image de ces quartiers mais constitue également une menace sanitaire pour les populations, au regard de l’accumulation des eaux impropres dans lesquelles se mêlent des ordures.
En effet, alors qu’ils ne sont pas sans risque pour la santé des populations, ces cratères qui sont devenus le nouveau cauchemar des habitants de Libreville, sont aussi source de pollution des quartiers. « C’est un problème grave ! Ces trous causés par l’action du ramassage des ordures ménagères par Clean Africa hébergent des eaux usées qui stagnent pendant des jours. Ces eaux peuvent être sources de nombreuses maladies telles que le paludisme ou des infections pulmonaires », fait constater dame Marcelle Koumba résidente au quartier Alibandeng.
Pour Sieur Jean Noel Ekwa, lui aussi résidant au quartier Alibandeng, il s’agit là d’« un spectacle désolant auquel nous faisons face à longueur de journée. Depuis qu’ils ont commencé à ramasser les ordures à cet endroit, un trou s’est formé. Ce qui a progressivement rétrécie la voie, obligeant les automobilistes à ralentir à cet endroit précis » indique-t-il.
Ce constat, c’est aussi celui de nombreux habitants des quartiers populaires de Libreville. Alors que nous sillonnons la capitale pour constater ce problème, à Nzeng-Ayong ou encore à Lasga (Pk8), ce problème est bien réel.
S’il ne date pas d’aujourd’hui, l’arrivée de la saison de pluies est de nature à compliquer la tâche aux populations habitants à proximité des lieux de dépôts des ordures ménagères au regard du phénomène en vogue.
Source : La Lettre Verte