Les véhicules d’occasion utilisés dans le continent africain ont un impact polluant réel sur la santé et l’atmosphère. Selon un récent rapport intitulé « l’Usage des véhicules et l’Environnement » du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), nombre de ces véhicules polluants sont vendus à l’Afrique par l’Union européenne (UE).
Le commerce mondial des véhicules d’occasion prend des proportions inquiétantes pour la santé humaine et la protection de l’atmosphère à travers la planète. D’ici 2050, le parc mondial des véhicules légers est appelé à doubler. Selon les estimations du PNUE, environ 90% de cette croissance se produira dans les pays non membres de l’OCDE qui importent un grand nombre de véhicules d’occasion. Ce sera le cas de l’Afrique, dont la grande majorité des véhicules commercialisés sont des secondes mains importées d’Europe.
Le danger de cette perspective est l’incident potentiel sur la pollution atmosphérique, au regard de l’impact actuel et réel des véhicules en usage dans le continent. Critiqués, ces véhicules jouent en effet un rôle prépondérant dans les accidents de la route, la santé des populations et la pollution de l’air. L’Afrique n’échappe pas à cette combinaison des facteurs, malgré les efforts consentis pour réguler les exportations relatives aux véhicules d’occasion. Cela s’explique, car « rien qu’en 2018, l’UE a exporté un peu plus d’un million de véhicules utilitaires légers d’occasion vers l’Afrique (sur une importation totale en Afrique d’environ 1,5 million de véhicules utilitaires légers d’occasion cette année-là) ». Cet article pointe du doigt l’UE, car cette organisation économique figure parmi les trois plus grands exportateurs de véhicules d’occasion au monde.
Avec une capacité de 14 millions de véhicules utilitaires légers (LDV) d’occasion dans le monde entre 2015 et 2018, l’Union européenne surclasse le Japon et les Etats-Unis qui sont deux concurrents dans ce marché avec un total de 54% D’exportation de véhicules dit d’occasion. Ce qui en fait le plus grand exportateur. Par ailleurs, contrairement à ces concurrents, les exportations de l’UE des véhicules d’occasion prennent la destination de l’Afrique. « L’UE est le plus grand exportateur de véhicules d’occasion vers les pays à revenu intermédiaire et faible », souligne le rapport du PNUE.
De leur côté, le Japon et les Etats-Unis commercialisent leur véhicule d’occasion vers l’Asie, le Moyen-Orient et l’Amérique Latine. Incontestablement donc, l’UE a une part de responsabilité dans la pollution atmosphérique mesurable en Afrique. Même si le manque des engagements du continent vis-à-vis de cette question place les africains au centre de cette décision.
Source : La Lettre Verte