Nommé ministre des Eaux et Forêts quelques temps après le scandale relatif à l’affaire Kevazingo qui avait entraîné le départ de Guy Bertrand Mapangou, l’ancien ministre de ce secteur, le Prof. Lee White, dont le lien professionnel avec l’environnement est pourtant très fort, notamment au Gabon, ne fait toujours pas l’unanimité.
Dans l’ombre des scandales dans son secteur, ce sont les choix des deux derniers premiers ministres, à savoir Julien Nkoghe Bekale et Rose Christiane Ossouka Raponda qui sont remis en cause. Bien faisant, le Gabon a souvent su donner la chance à qui le mérite. Que ce soit aux Gabonais de naissance ou aux expatriés ayant acquis la nationalité. Ce, au mépris des critiques qu’ont souvent dû ravaler les dirigeants du pays, dont les présidents de la République feu Omar Bongo Ondimba et l’actuel président de la République, Ali Bongo Ondimba.
La nomination il y a quelques années du Prof. Lee White, actuel ministre des Eaux et Forêts n’a pas été épargné par cette tradition bien ancrée dans la culture des gabonais. Face à la pression populaire, l’intéressé, au lendemain de son élévation au rang de ministre avait dû se prêter lui-même, à un exercice de justification du choix porté sur sa personne par les plus hautes instances de la Républiques, mentionnant ses compétences acquises durant trente ans d’expérience au Gabon comme leitmotiv de sa nomination. Mais, alors que l’opinion semble avoir malgré elle accepté le Prof. Lee White dans la liste des dirigeants gabonais, malgré également ses origines britanniques, la gouvernance de ce dernier ne manque pas de souffrir de critiques, pour ne pas dire d’insuffisances.
Ce qui remet en cause son leadership dans le domaine de l’environnement au Gabon. A cœur joie, les ONGs spécialisées dans l’environnement ne manquent pas de déballer les manquements de Lee White. A celles-ci, s’allie la Société civile qui s’illustre dans ce même sens en des occasions. Une chose est sûre et certaine, le Prof. Lee White ne fait plus l’unanimité. Fait du comble, dès son arrivée à la tête du ministère des Eaux et Forêts, ce dernier était perçu comme le ressort sur lequel reposeraient les changements au sein du secteur environnement.
Grande a cependant été la déception des gabonais face à l’accumulation des déboires sous la gouvernance du Prof. Lee White. Corruption, trafic de bois abandonnés, le statut des écogardes, retrait du Code des Eaux et Forêts à l’Assemblée nationale, mise à l’écart des acteurs de la société civile dans des décisions stratégiques, silence face à la dégradation des écosystèmes naturelle dont les mangroves, pillage des ressources forestières, trafic d’ivoires…, pour ne citer que ces points caractérisent les rendez-vous manqués du modèle de gestion publique du Prof. Lee White.
Pas étonnant que ce dernier soit en mauvais termes avec certaines entreprises forestières, le Syndicat des Eaux et Forêts, certains acteurs privés, les ONGs et membres de la société civile gabonaise qui présentent Lee White comme un « mercenaire ». D’ailleurs, ces insuffisances n’ont pas manqué d’écho auprès de Nicaise Moulombi, président de l’ONG Croissance saine environnement, membre de la plateforme du Réseau des organisations de la société civile pour l’économie verte en Afrique centrale (Roscevac) qui critique le ministre des Eaux et Forêts pour sa gouvernance approximative des aspects de l’environnement. Quid de son maintien au Gouvernement ?
Source ; La lettre verte