A Libreville, les inondations, conséquences des précipitations ces derniers temps, remettent en cause l’urbanisation de la ville. Sources des dommages chez les populations, celles-ci ne sont cependant pas prises au sérieux par les pouvoirs publics.
Plus les années passent, plus la ville de Libreville devient une zone inondable. Le 18 mars dernier, la ville a été le théâtre de fortes précipitations. Conséquence, de nombreux quartiers ont été envahis par les eaux occasionnant des dégâts matériels chez les populations. Impuissantes, celles-ci ne pouvaient que constater les dégâts.
Au Gabon, ce phénomène n’est cependant pas nouveau et s’explique par de nombreux facteurs. En effet, pour les scientifiques, l’urbanisation anarchique en zone inondable, l’augmentation des régimes de précipitation dans le contexte du changement climatique et la problématique d’évacuation des eaux à Libreville seraient les facteurs explicatifs de cette décadence naturelle.
« Les dommages matériels et humains lors des inondations sont le fait d’une occupation par l’homme et ses activités des berges de cours d’eau. Les dommages enregistrés à Libreville s’expliquent par la mauvaise planification urbaine. La ville ne devrait pas laisser les populations et les opérateurs économiques occuper ou s’installer sur les berges (espace de submersion dédié aux crues du cours d’eau) », explique le Docteur Nicaise Rabenkogo, spécialiste en géographie.
Malgré la détresse causée par ces pluies, les autorités ne semblent pas prendre cette question assez au sérieux, attendant le pire pour agir. Les populations ont également une responsabilité à jouer face à cette problématique. Problème, si jusqu’à présent ces débordements des eaux de pluie semblent minimes, le pire est cependant à prévoir.
A moyen et long terme, les quartiers sous-intégrés devraient être les plus impactés. « La précarité affectera l’ensemble de la population urbaine », prévient le Dr. Pour y remédier, préconise-t-il, il faut repenser la planification de la capitale gabonaise, mettre fin à la concentration des activités économiques et administratives ainsi que l’occupation anarchique des espaces par les populations. Autre solution proposée par ce dernier, rééquilibrer l’aménagement du territoire national de manière à délocaliser les activités économiques et administratives à l’intérieur du pays.
Source : La Lettre Verte