Depuis plusieurs jours, le spectre d’un grand chambardement au sein du gouvernement, est quasiment au cœur de plusieurs débats et passions. C’est dire que les changements annoncés au plus haut niveau des sphères décisionnelles de l’État, se trouvent évoqués, au point que la clameur populaire s’en est emparée, à travers les réseaux sociaux, de ce qui paraissait encore comme une exclusivité discrétionnaire, pour en faire un débat national.
Nombreux sont les gabonais qui expriment toujours leur insatisfaction de l’action gouvernementale, en dépit des espoirs suscités, il y’a trois mois, avec la mise en place du cabinet 1, de Rose Christiane Ossouka Raponda, en juillet dernier. La crise financière actuelle et le climat social exécrables rendus tendus avec la grève des régies financières qui paralyse le pays de 40 à 60 milliards de francs cfa de pertes cumulées pour les caisses de l’État constituent un manque à gagner pour le Trésor Public.
Ces deux facteurs conjugués adoubés à la gestion approximative de la pandémie du coronavirus pourraient, inéluctablement, emporté le gouvernement comme cela a été le cas avec la précédente équipe. Sur ce point, s’il serait pratiquement acquis que Rose Christiane Ossouka Raponda est assurer de conserver son tablier, ce qui ne semble plus être de même pour de nombreux membres de son cabinet. Une raison qui, dit-on, est de plusieurs ordres. En toute objectivité, il s’agit d’un problème de recherche de plus de cohérence dans l’action, l’objectif de résultats urgents et l’équilibre gouvernementale.
En effet comme le dit si bien la pensée du scientifique et philosophe anglais Francis Bacon : « Les maisons sont bâties pour être habitées, et non point regardées ». Autrement dit, on ne va pas au gouvernement pour y demeurer, mais pour servir. Selon des analystes de la vie politique gabonaise, des Ministres ont fait de leur présence au gouvernement des titres fonciers. Ce qui ne leur permet plus d’une réelle capacité d’action ou d’engagement, malgré de multiples valses de « fauteuils ministériels ». Contrairement à la détermination et au dynamisme impulsés par certains jeunes promus ces derniers temps dans certains pans de l’exécutif.
Le gouvernement, à ce point ne serait donc pas une sorte de propriété inaccessible à d’autres compatriotes, comme des « reliquaires » en d’autres termes, les gardiens du temple veulent le faire considérer dans l’opinion publique nationale.
Pour garantir plus de cohésion et de synergie, la volonté de l’exécutif du pays serait de scinder différents départements ministériels dont les champs d’actions se chevauchent, alourdissant leurs marges de manœuvres, tout en regroupant ceux dont l’orientation est quasi identique :
travail, emploi et formation professionnelle, fonction publique et modernisation de l’État, Intérieur et décentralisation, éducation nationale et instruction civique, habitat et aménagement du territoire, relation avec les institutions constitutionnelles, dialogue social et Égalité des chances, affaires sociales et solidarité nationale, décennie de la femme et famille, enseignement supérieur et recherche scientifique, agriculture, élevage et pêche, transport, travaux publics, commerce et tourisme, pme et artisanat… Enfin et en dehors de ce qui se fait actuellement dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus, d’autres sources, font état d’une autre volonté inébranlable qui serait d’insuffler du sang neuf et la mise en application de stratégies nouvelles au sein du futur gouvernement pour une meilleure mise en œuvre du programme politique du Président de la République, Ali Bongo Ondimba.
En effet, il est également annoncé de la promotion au sein de ce gouvernement d’une génération de jeunes ambitieux, audacieux, créatifs déterminés et dynamiques, des leaders politiques et acteurs de la société civile qui s’illustrent ses derniers temps à travers des actions de solidarité qui prônent la politique de l’Égalité des chances et le vivre-ensemble, chers au chef de l’État. Encore que faudrait-il pour cela que les futurs promus soient en phase avec les attentes des populations, adhèrent et rassurent quant à l’appel du Président de la République, dans une position de force afin de contribuer de manière effective à la transformation du Gabon dans la vision impulsée par Ali Bongo Ondimba.
Par Thierry Mocktar