La tragédie du célèbre « Titanic » version gabonaise du « Esther Miracle » rappel de toute évidence l’enchevêtrement d’un désordre de corruption qui perdure des années durant au sein du bras séculier de l’État gabonais en matière de service public dans son pan de l’administration maritime. Tout cela au mépris de la Loi n° 10 / 63 du 12 janvier 1963 portant Code de la Marine marchande gabonaise.
Alors que les pratiques mafieuses de négligence ou de complaisance au mépris de ses règles entre les armateurs et les agents du service public sont devenus légion dans cette administration aujourd’hui indexée par le deuil qui frappe la nation toute entière.
Des pratiques qui échapperait au contrôle de l’autorité ministérielle qui, dans ce cas de figure, ne peut qu’en tirer les conséquences de la responsabilité politique gouvernementale. Ou encore qui échappent à la Direction générale qui n’est pas experte en matière d’inspection des navires dont l’expertise relève pourtant des différents services compétents au sein de l’administration maritime gabonaise : la Direction des gens de la mer, de la navigation et de la sécurité maritime ainsi que les inspections et les services provinciaux des affaires maritimes.
Alors que l’Organisation maritime internationale (OMI) recommande à chaque Etat membre signataire de ses conventions de créer des mécanismes globaux en vue d’atteindre les objectifs fixés par ces recommandations pour la sécurité maritime et la navigation en mer, fluviale ou lagunaire.
Devrait-on dès lors s’interroger si Fidèle Angoué Mba ne serait pas tombé dans un traquenard de corruption tendu en amont par ses collaborateurs en faisant preuve d’un manque de vigilance dans le rapport de mission « Enquête technique sur le navire M/V OGOOUE », qui deviendra plus tard « Esther Miracle » du 6 juillet 2022, dressé à lui par ses services ?
En attendant l’aboutissement, cause et conséquences, des enquêtes en cours en vue d’établir d’éventuelles responsabilités des uns et des autres dans cette affaire qui endeuille plusieurs familles gabonaises, beaucoup estiment que des sanctions extrêmes devraient être prononcées allant jusqu’à la radiation de certains afin que de tels drames ne se reproduisent plus dans le pays.
Et, l’on pointe du doigt a l’origine de ce drame, les faits de corruption et de passe-droits qui gangrènent le secteur des transports au Gabon. Dont le deuil de tolérance est largement dépassé. Malgré un Ministère en charge de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption.
Le chef du gouvernement, Alain-Claude Billie By Nzé, lors de sa rencontre de recadrage avec les acteurs de ce secteur, a fermement dénoncé ces pratiques en prônant désormais des sanctions. Non coupable et encore moins responsable de cette tragédie, Brice-Constant Paillat a tout de même remis sa démission par responsabilité en tant qu’Autorité ministérielle de tutelle au moment des faits.
En effet, dans la question de la gestion de la Marine marchande au Gabon, il se pose énormément des cas de négligence, de manque de rigueur administrative ou de petits arrangements de coulisses dans la délivrance d’un certain nombre de documents administratifs par certains services. Qui, parfois, échappent au contrôle du chef hiérarchique de l’administration maritime.
Justin Anga Otounga