L’agitation verbale provoquée, le 24 janvier dernier, par Serges-Maurixe Mabiala à l’hémicycle du palais Léon Mba lors de la cérémonie de déclaration de politique générale du gouvernement par le Premier Ministre Alain-Claude Billie By Nzé, n’aura certainement pas laissé l’assistance indifférente. Tant plus que certains se sont interrogés de savoir si le député de Mouila n’était pas rattrapé par ses vieux démons qui lui ont valu les foudres de la justice gabonaise, il y’a quelques années.
Car ramant à contre-courant en mettant à profit la tribune de l’Assemblée nationale afin de sortir de l’anonymat politique dans laquelle il s’était englué depuis son élection au palais Léon Mba.
L’Assemblée nationale est, certes, le lieu par essence où les idées se choquent et s’entrecroisent. Mais Serges-Maurice Mabiala s’est visiblement trompé de tribune en croyant déverser sa rengaine oratoire sur le gouvernement conduit par Alain-Claude Billie By Nzé.
Un gouvernement auquel le Secrétaire général du Rassemblement héritage et modernité (RHM) aurait certainement voulu faire partie de l’équipe en lieu et place de son président, Michel Menga M’Essone, fraîchement reconduit et maintenu à son poste.
Nombreux sont donc ceux de qui s’interrogent d’ailleurs sur les mobiles de cette prise intempestive de parole politique de l’élu de la Ngounié sans consultation préalable du bureau Directeur de sa formation politique. Un Serges-Maurice Mabiala qui, dès l’avènement du pouvoir émergent, faisait bien partie du premier pré-carré restreint de collaborateurs du chef de l’État, Ali Bongo Ondimba.
Et donc on n’a pas souvenance d’un bilan positif de son passage au gouvernement ou encore au cabinet présidentiel. Alors que le RHM est aujourd’hui un parti de gouvernement, dont comptable de la situation dénoncée par son Secrétaire général. Des résultats auxquels Serges-Maurice Mabiala n’a pas voulu accordé le vote de confiance. C’est d’ailleurs son plein droit.
L’instabilité verbale de Serges-Maurice Mabiala traduit parfaitement son instabilité politique. Ainsi que du comportement sociétal de tous ceux qui tendent à présenter le pouvoir comme étant le seul et l’unique garant de la décrépitude du pays.
Après avoir été soutenu pour son élection dans la commune de Mouila par Alexandre Barro Chambrier, l’homme a aussitôt tourné casaque pour rallier la fraction Michel Menga M’Essone qui venait d’être promu au gouvernement suite à la main tendue du chef de l’État.
Virgil Kounda