La question de la tenue des élections dans les délais constitutionnels a suscité une vive polémique. L’opposition, ayant initialement réclamé avec force la mise en place d’un calendrier électoral, semble désormais souhaiter son report.
Rassemblée au sein de la Dynamique de la transition politique et pacifique au Gabon (DTPPG), un petit groupe d’opposants justifie cette demande par de potentielles tensions post-électorales.
Cependant, ce revirement soulève des interrogations quant à la préparation de l’opposition à l’approche imminente du scrutin. Dans une déclaration récente, plusieurs opposants, regroupés au sein de la DTPPG, ont exprimé leur réticence à l’égard du calendrier électoral proposé par le Centre gabonais des élections (CGE) et validé par le gouvernement.
Bien qu’ils aient précédemment réclamé la publication rapide de ce calendrier afin de respecter les délais constitutionnels, ils estiment désormais qu’il est préférable de repousser la date des élections.
La DTPPG affirme qu’il n’est pas nécessaire de précipiter l’organisation des élections générales prévues pour le 26 août prochain. Elle déclare : « L’urgence n’est pas l’organisation des élections générales ». Le porte-parole de l’organisation, Théophile Makita Nyembo, ajoute : « Nous préférons prendre du retard dans l’organisation des élections politiques plutôt que de nous diriger droit vers l’échec. »
Pourtant, la Constitution gabonaise stipule que l’élection présidentielle doit avoir lieu entre un mois et deux mois avant l’anniversaire de la prestation de serment du président en exercice, qui a eu lieu le 26 septembre 2016. Par conséquent, le scrutin devait être organisé au plus tard le 26 août prochain.
Le revirement d’une partie de l’opposition gabonaise quant à la tenue des élections dans les délais constitutionnels soulève des doutes quant à sa préparation et à sa cohérence. Alors qu’elle avait vigoureusement réclamé la mise en place d’un calendrier électoral, l’opposition semble désormais remettre en question cette exigence et demander un report.
Cette volte-face suscite des interrogations sur les motivations réelles de l’opposition et sur sa capacité à se préparer adéquatement à moins de deux mois du scrutin. L’avenir révélera si ce revirement stratégique sera bénéfique ou préjudiciable à l’opposition gabonaise dans sa quête de participation électorale équitable et transparente.
Pierre Boutamba