Au Gabon, si à l’occasion des élections générales qui pointent à l’horizon, la politique se réinvente, change de visage et d’âge, dans cette nouvelle configuration, nombreux sont les acteurs et communautés a payé le prix de cette transition. A Franceville, capitale provinciale du Haut-Ogooué, fief du président de la République sortant Ali Bongo Ondimba, les Tékés, jadis chouchou de feu Omar Bongo Ondimba sont désormais des laissés pour compte.
Si on a souvent maladroitement et médiocrement entendu « tout sauf les fangs », à Franceville, cet abus de langage se transpose inconsciemment contre les Tékés. Soutien incontesté à la cause du Parti démocratique gabonais (PDG) et à son président, Ali Bongo Ondimba, les Tékés figurent avec les Obambas, parmi les communautés les plus importantes de Franceville et par extension du Haut-Ogooué.
Du temps du règne de feu président Omar Bongo Ondimba, cette communauté était le fer de lance de sa politique dans le Haut-Ogooué. Groupes d’animations, hauts-cadres de la République, etc., les Tékés étaient au panthéon de l’action de l’ancien président de la République.
En 2009, si le départ de ce dernier et l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo Ondimba n’a partiellement rien changé au statut politique, social et économique de cette communauté, ces dernières années, les Tékés semblent être les mal-aimés de la politique à Franceville. Et pour cause, de moins en moins représentés dans les circuits des placements et investitures du Parti démocratique gabonais (PDG), cette communauté observe impuissante, aussi bien à l’accaparement de ses acquis politiques qu’à sa mise en retrait de la sphère politique interne du parti.
Sénateur, Députés, Elus locaux, Membres du bureau politique (MBP), Secrétariat national (SN)… tout ou presque aux autres sauf aux Tékés.
Pour preuve, depuis la dernière élection législative de 2018, le jeu de rôle dans les 2e et 3e arrondissements de la commune de Franceville n’ont pas été bénéfique à la cause des Tékés. Dans un premier temps, avec le forcing mené au 2e arrondissement par Justin Ndoundagoye sous la bénédiction de l’ancien directeur de Cabinet du président de la République, Brice Laccruche Alhianga, pour s’accaparer un siège dont la communauté avait pourtant porté son dévolu sur le Député sortant Charles Ongono Onkoni.
Dans un second temps, au troisième arrondissement, eu égard à la disparition en avril 2020, de Solange Odina, unique représentante officielle de la communauté au sein de la maison du peuple. Depuis, rien n’a évolué. Le fossé s’est au contraire creusé, partant d’une seule représentation à la maison du peuple lors du mandat en cours de finalisation à rien pour le mandat à venir. Toute chose de nature à créer de la frustration chez les populations dans les 2e et 3e arrondissements.
En effet, député sortant, la candidature de Charles Ongono Onkoni pour le compte du siège unique du 2e arrondissement de la commune de Franceville n’a pas été retenue. Les tractations de l’ombre ayant selon certaines indiscrétions prévalues pour mettre de côté aussi bien ce dernier que les ministres Félicité Ongouori Ngoubili et Vincent de Paul Massassa, en lieu et place de Louis Etimantsouo, le maire sortant qui selon certains dires, prend également la tête de liste des locales. Au 3e arrondissement, même écho où la marginalisation de cette communauté se poursuit.
Si les instances du PDG ont cru bien faire en rebattant les cartes de la sorte, ils ont cependant minimisé le duel linéaire qui voudrait que Judith Lekogho agissant en indépendante affronte Louis Etimantsouo, tous deux des Obambas. Un duel qui devrait fragiliser la position du PDG sans compter le vote de sanction auquel pourrait également se livrer la communauté Téké en guise de correction au PDG.
Cette frustration pourrait tout aussi se matérialiser le 26 août prochain, par un vote de sanction contre le président de la République.
Pour éviter ce naufrage politique dans ces arrondissements, estime un observateur ayant requis l’anonymat, il faut rétablir l’équilibre des positions en donnant à César ce qui lui revient de droit. Il faut songer d’après lui, à des possibilités pour ces régions afin de rétablir la confiance et l’équilibre recherché par les populations qui disent être laissés pour compte.
Cela suppose d’après lui, de trouver des placements alternatifs aux représentants de ces communautés pour conjuguer au passé ce mauvais épisode. Toutefois, impossible de savoir si ces calculs cadrent avec la réalité du PDG.
Le fils du bled