Le Gabon et le Cameroun ont concrétisé, jeudi 15 juillet dernier, l’interconnexion de leurs réseaux de fibre optique. Une étape importante dans le processus d’intégration régionale qui marque cependant, l’effectivité du projet Central African Backbone (CAB).
Le petit district de Meyo-Kyé situé à quelques encablures de la ville de Bitam, point de chute du Gabon a été le lieu inaugural de ce projet. Là-bas, le ministre de la Communication et de l’Economie numérique, Edgard Anicet Mboumbou Miyakou et ses collègues ministres, du Cameroun et de la Guinée-Equatoriale ont coupé les rubans marquant l’effectivité de la fibre optique dans le cadre du projet Centrale African Backbone (CAB).
Une cérémonie exceptionnelle qui s’inscrit dans un projet global visant l’interconnexion des six pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), conformément à la volonté des chefs d’Etat de ce bloc régional. Financé par la Banque mondiale et d’autres partenaires au développement, le projet devrait en effet interconnecter les six pays de la sous-région. Environ 1628 km de linéaire de fibre optique devraient être déployés dans le cadre du projet CAB4. Libreville et Port-Gentil en bénéficient déjà de 200 km.
La dorsale de Meyo-Kyé va permettre d’interconnecter les localités de Bitam, Oyem, Mitzic et Libreville pour ce qui est du Gabon. Au Cameroun, ce sont les villes de Kye-Ossi, Ebolva, Mbalmayo et Yaoundé qui bénéficieront de cette connexion. Si à ces localités, vont s’ajouter d’autres localités qui bénéficieront de cette couverture, le geste posé par le Gabon et le Cameroun, sous le regard de la Guinée-Equatoriale laissent entrevoir deux enjeux. D’une part, la réduction de la fracture numérique dans ces parties de ces pays et d’autre part, l’intégration régionale sous le prisme du numérique.
En effet, si la question de l’intégration régionale tâtonne depuis des décennies à s’asseoir en zone Cemac, des mécanismes parallèles tel que le projet d’interconnexion en fibre optique initié en 2007 à N’Djamena au Tchad par les pays de la sous-région permettent d’amorcer ce vieux rêve sous un autre angle. Ce, d’autant plus que cette connexion virtuelle va permettre aux peuples et aux Etats d’échanger. Plus globalement, les experts de la Cemac entrevoient de nombreux bénéfices tant socio-économiques que politiques.
Fils de Doubinda