Coordinatrice du Copil Citoyen, Justine Judith Lekogo, qui a pris part au Consortium des organisations de la société civile pour la transparence électorale et la démocratie au Gabon (COTED Gabon) appelle les femmes à une responsabilité pour l’émergence d’une « démocratie participative » garante de la légitimité des dirigeants du pays.
La démocratie doit se départir des positions. Les élections encore plus. La femme, actrice des changements, est appelée à jouer sa partition dans le processus démocratique. Coordinatrice du Copil Citoyen, c’est la conviction qu’affiche Justine Judith Lekogo qui appelle de tout son vœu, les « femmes gabonaises à la tête de nos institutions démocratiques » à un changement de paradigme pour élever au rang de priorités, les attentes des populations.
Pour l’ancienne ministre, les femmes « doivent noter que les institutions qu’elles dirigent ne sont que des coquilles vides, dépourvues d’éthique et d’esprit de la démocratie. »
Au Gabon, la question de la révision du processus électoral cristallise les passions alors qu’elle est au cœur des préoccupations depuis plusieurs années. Face à « l’avènement de la démocratie participative », il est désormais, selon elle, question de repenser ce modèle pour que les événements de 1993, 2009 et 2016 consécutives à une « vague incontrôlable de violences, d’assassinats et de disparition de certains compatriotes » suite aux élections présidentielles ne puissent pas se reproduire.
Cela peut toutefois être changé par les femmes, estime la Coordinatrice du Copil Citoyen. Car selon l’absence d’élections crédibles et transparentes n’augure pas de changement politique pour les citoyens. Ce qui augmente le risque de conflit, tandis que la corruption, l’intimidation et la fraude échappent à tout contrôle, détruisant lentement l’ensemble du système politique de l’intérieur.
« Pour que les élections soient un symbole de la démocratie et un moyen de faire progresser le développement et de promouvoir la sécurité, les femmes doivent s’assurer, et surtout quand elles occupent des postes clé à la tête de nos institutions, de ce que les élections soient menées avec intégrité » a fait savoir Justine Judith Lekogo.
D’après Justine Judith Lekogo, les femmes gabonaises doivent à ce titre comprendre que lorsque les élections ne sont pas transparentes et intègrent, les responsables et les institutions ne sont pas tenus de rendre des comptes à l’opinion publique, qui se voit refuser le droit de prendre part au processus politique et d’exercer son influence. Cela dissout « la confiance de l’opinion publique dans les élections », tout comme « la légitimité des gouvernements ainsi élus ».
Pour rétablir cette « confiance », la Coordinatrice du Copil Citoyen conseil la tenue d’élection transparente au Gabon comme moyen de promouvoir les valeurs démocratiques et les droits humains. Cela devrait permettre d’éliminer les obstacles juridiques, administratifs, politiques, économiques et sociaux à une participation politique universelle et égale, et réglementer le financement incontrôlé, occulte et opaque des groupes politiques.
L’organisation du Consortium des organisations de la société civile pour la transparence électorale et la démocratie au Gabon (COTED Gabon) a ainsi été un excellent moyen de passer en revue ces problématiques et de se projeter alors que le Gabon doit accueillir, en 2023, des élections couplées.
Pierre BOUTAMBA