La dynamique de l’effet « Jean Ping », en 2014-2016, qui avait propulsée une partie de l’opposition gabonaise dans un nuage trompeur est de nouveau, dans la perspective de 2023, présentée comme un pétard mouillé. Le revers enregistré lors de la commémoration de la prétendue journée en l’honneur des « martyrs » de 2016 organisée par les membres de la Coalition pour la nouvelle république (CNR) dans l’objectif de relancer Jean Ping dans la course à la présidentielle avenir, en dit long sur ce bal des vampires.
Au regard de la volée de bois essuyée à l’occasion par le chef de file de la CNR de la part du Collectif des parents de victimes et des victimes des événements douloureux d’il y’a six ans. Qui, au court d’un point de presse a demandé à Jean Ping « de ne pas faire de leur malheur un programme politique à l’encontre du régime dans les propos de haine et de violence » qu’il a toujours distillé dans son harem.
Dans un objectif de définitivement tourné le dos à l’imposture de l’ancien candidat à la présidentielle de 2016, il se susurre que de nombreux acteurs ne se reconnaissent plus dans une idéologie qui ne cadre pas avec les ambitions d’un Gabon uni, solidaire et prospère appelé de tous les vœux par le pouvoir.
Pour certains, Jean Ping ne répond pas ou n’a jamais répondu aux aspirations du peuple gabonais et à celle des acteurs politiques qu’il a – subtil – fédéré dans une cause politique longtemps perdue à l’avance.
« Nous ne pouvons redorer notre image que par une rupture totale, claire sans équivoque avec la coalition de l’opposition », indiquent plusieurs anciens compagnons et sympathisants de la CNR. Qui ont, de plus en plus, du mal à mesurer l’apport dans le combat (?) engagé par Jean Ping.
Le trouble, l’embarras et l’embrouille se voit sur tous les visages. Les tribulations extrapolitiques de plusieurs opposants ne sont pas pour décrisper la tension palpable qui règne du côté des « Charbonnages ».
Déjà, le 31 août dernier, à l’absence de certains ténors, on n’avait pas manqué d’ironiser sur la capacité du poids politique que vaut encore l’opposition au Gabon. Y compris dans le quotidien des gabonais ou dans la résolution de leurs préoccupations. Que l’on présente comme des laissés-pour-compte.
Isolé au sein de l’opposition et asséché par une traversée du désert de leur camp, plusieurs leaders ont déjà affirmé leur rupture d’avec la coalition de Jean Ping. Alors que d’autres seraient en phase de l’être dans les tous prochains jours. Des revirements de position et idéologique qui fragilisent davantage les ambitions de l’opposition ou encore les « objectifs » d’alternance démocratique vanté par ses leaders. Les carottes semblent déjà cuites.
En effet, qu’elle marge de manœuvre peut avoir une opposition ambigüe façonnée face à un pouvoir aux commandes du pays et à qui il revient l’organisation des élections ? Certains ont déjà la réponse. Au regard du climat de sérénité et de la bonne santé affichée, ces derniers temps, par le principal parti de la majorité au pouvoir – le Parti démocratique gabonais (PDG).
Les convictions d’un membre de la CNR de Jean Ping : « Nous sommes en train d’assister à un énième exercice de futilité de l’opposition qui aboutira, en 2023, avec la réélection d’Ali Bongo Ondimba ». Poser la question c’est déjà répondre par l’affirmative.
En allant à la rencontre de l’hinterland, les acteurs d’opinion qui s’y aventurent, ces derniers temps, tentent d’entreprendre une démarche salutaire mais vouée à l’échec par leur capacité de nuisance. Qui n’est qu’une formalité pour se parer d’un baluchon de « victimes » du pouvoir.
Thierry Mocktar