En accueillant, au mois de mars dernier, les travaux du premier Sommet mondial sur la forêt (OFS), le Gabon a réaffirmé son leadership en matière de préservation de l’environnement et le développement durable. Dont son chef de l’État, le président Ali Bongo Ondimba passe pour être le premier des leaders africains sur ces préoccupations d’ordre planétaire.
Sous son épais manteau de fourrure verte (plus de 22 millions d’hectares de forêt), le Gabon appartient au deuxième plus grand poumon de la planète, le bassin du Congo-Ogooué, après celui de l’Amazonie. En plus des 11 % de son territoire consacré aux parcs nationaux et espaces marins en vue de contribuer à l’effort mondial de préservation de l’environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique.
Ce n’est donc pas par hasard si le Gabon a été choisi pour accueillir ce sommet qui a réuni plus de vingt pays représentatifs des grands bassins forestiers afin d’œuvrer, concrètement, à la préservation de la forêt tropicale. Une preuve que le Gabon ne joue pas les figurants sur la scène internationale des négociations relatives au climat.
L’objectif pour le président Ali Bongo Ondimba, à l’avant-garde de ses grands défis, et les partenaires du Gabon à travers le monde est de parvenir à « mobiliser » 100 milliards de dollars d’ici 2025 pour que les pays forestiers en voie de développement qui s’engagent à sauver la nature et la planète puissent être rémunérés par la communauté internationale à hauteur du rôle essentiel et avéré qu’ils assument à leur juste valeur.
Lors de ce Sommet sur la forêt, Ali Bongo Ondimba a également réaffirmé sa volonté d’œuvrer en faveur de l’inversion de la tendance de la déforestation d’ici à 2030. Et de mieux organiser la cohabitation entre les populations et la nature.
Très actif dans ce domaine précis, Ali Bongo Ondimba, tout en faisant adhérer l’ensemble de la population gabonaise a cet engagement, s’inscrit dans la logique de la logique des actions de sensibilisation et par des mesures d’accompagnement dont il a instruit le gouvernement de leurs mises en œuvre pour faire face aux incompréhensions.
Pour limiter l’impact du conflit homme-faune dû à l’augmentation de la population des éléphants de forêt, espèce en grand danger d’extinction, pour la protection de laquelle les pouvoirs publics et les ONG ont déployé d’énormes efforts depuis quinze ans, qui, visiblement, portent enfin leurs fruits. Lors de sa tournée républicaine à travers le pays, le président Ali Bongo Ondimba a instruit le gouvernement au payement des indemnités aux populations victimes de la dévastation de leurs plantations par les éléphants.
En mettant en œuvre les politiques publiques, depuis pratiquement une décennie, qui y sont associées, Libreville a surmonté le handicap naturel de son positionnement géographique et la densité de sa population pour se construire une légitimité qui lui permet aujourd’hui de s’affirmer davantage en leader des pays du bassin du Congo-Ogooué sur les questions liées au climat et aux enjeux de la préservation de la biodiversité.
Le Gabon s’est en effet distingué par la création, dès 2002, d’un réseau des parcs nationaux (30 000 km², soit 11 % du territoire) par l’interdiction d’exporter le bois en grumes entrée en vigueur en 2010, par ses efforts visant à développer l’écotourisme.
Il n’y avait plus de doutes sur l’orientation vers un développement privilégiant une économie durable, dans la perspective de l’après-pétrole.
Le Gabon séquestre annuellement 140 millions de tonnes de CO², alors qu’il n’en émet que 35 millions de tonnes. Son objectif : déboucher sur un accord fait en règles claires et robustes pour limiter le réchauffement climatique, lequel doit passer par un marché qui fasse l’unanimité entre tous les pays, développés et en développement, sur comptabilisation des crédits carbone.
Grâce à ses performances en matière de réduction de la déforestation, le Gabon a été le premier État africains à percevoir des financements. En 2021, il obtient 17 millions de dollars de l’Initiative pour la forêt d’Afrique centrale (Cafi), un programme lancé en 2019 et soutenu par l’ONU qui prévoit de débourser un total de 150 millions de dollars dans les dix prochaines années. Par la suite le gouvernement gabonais a placé sur le marché 90 millions de tonnes de crédits carbone, validées par la convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques.
Thierry Mocktar