Arbres, fruits et forme des éléphants, pour maintenir l’équilibre de ces trois composantes de l’écosystème biologique en Afrique centrale, le ministère des Eaux et Forêts et l’Union Européenne (UE) ont invité, lors de la conférence de presse organisée le 21 octobre dernier à la SING, l’humanité à s’approprier la lutte contre le changement climatique.
En Afrique centrale, une récente étude réalisée à la Lopé par des chercheurs de l’université de Sterling, en partenariat avec des chercheurs Gabonais et diffusée par Le Lettre Verte dans son n°007, intitulé « Afrique centrale : le changement climatique menace la survie des éléphants » par des chercheurs de l’université de Stirling, en partenariat avec des chercheurs Gabonais a montré l’impact du changement climatique sur les arbres, les fruits et la forme des éléphants. Selon cette étude, en trente ans, la production fruitière a baissé de 81% au sein de la sous-région.
Cette chute a impacté à hauteur de 11%, l’état de forme physique des éléphants de cette région, dont les fruits de forêts figurent parmi les aliments consommés au quotidien par ces animaux.
La gravité de ces statistiques n’a pas manqué de faire réagir le ministère des Eaux et Forêts et l’Union européenne (UE), qui ont financé cette étude. A l’occasion de la table ronde du World Press Club Alliance For Climate qui consacre les 24 heures climat à travers la planète, les deux partenaires ont invité l’humanité à s’approprier la question des changements climatiques pour lutter contre les revers environnementaux, économiques et sociaux avant qu’il ne soit trop tard.
« Pour empêcher une aggravation du changement climatique, le freiner ou l’atténuer, nous devons agir enfin de réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre, et de nous adapter au changement actuel et à venir pour limiter les dommages », a conseillé le représentant de l’UE, Jean-Jacques Forté. « Si on perd le bassin du Congo, on perd la lutte contre le réchauffement climatique », a prévenu le Prof. Lee White, ministre des Eaux et Forêts.
La prise de conscience doit donc être collective, afin d’agir sur la préservation de l’environnement. Surtout au niveau du bassin du Congo, où une responsabilité collective peut permettre d’éviter le cauchemar vécu actuellement par l’Amazonie le premier poumon vert de la planète.
Cependant, si cette étude ne prévoit pas de solutions à court, moyen et long terme, elle alerte tout de même sur le danger qui guette les arbres, l’une des sources de production des aliments consommés par les éléphants, animaux dont l’impact sur le maintien des forêts n’est plus a démontré.
En effet, selon le Prof. Lee White, environ 10% des arbres et de lianes auraient besoin d’une baisse de température pour croître. C’est notamment le cas de l’arbre à l’origine des fruits servant à fabriquer l’Odika, produit forestier consommé aussi bien par les populations dans le bassin du Congo que par les éléphants. Le risque de basculement vers un chemin de non-retour est presque certain, malgré le potentiel naturel des forêts du bassin du Congo.
Aux conséquences sur les animaux comme les éléphants, les chimpanzés et les gorilles, le déferlement du réchauffement climatique en Afrique centrale devrait aussi s’abattre sur l’Homme, impactant les « activités humaines ». C’est à ce niveau que l’implication des acteurs tels que l’UE et Total qui appuient depuis plus de 40 ans le Gabon dans la poursuite des recherches à la Lopé pour prévenir le pire est nécessaire pour la région du bassin du Congo.
Source : La Lettre Verte