Patronat : la CPG fragilisée par le départ de huit groupements d’entreprises

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Alain Bâ Oumar, président de la CPG©DR

Huit syndicats regroupant des entreprises spécialisées dans des domaines d’activités stratégiques viennent de claquer la porte de la Confédération patronale du Gabon (CPG). Un fait presqu’inédit qui trahit cependant le malaise qui règne au sein du patronat gabonais.

L’Association des professionnels de crédit (APEC), le Syndicat des importateurs et exportateurs (SIMPEX), l’Union des représentants automobiles et industries (URAI), le Syndicat des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics (SEBTP), le syndicat des sociétés hôtelières et restauration, le groupement professionnel des pétroliers (GPP), le groupement des transports terrestres et Général business machines (GBM) viennent de claquer la porte de la CPG. Si les raisons de ce retrait demeurent inexpliquées au regard du communiqué diffusé par ce groupement de syndicat, cela porte un coup dur à la configuration de la première organisation représentative du patronat gabonais.

En effet, avec un total de près de 350 entreprises domiciliées au sein de cette organisation, soit 80% du PIB du pays et 90% des emplois formels dans le pays, les entreprises membres de la CPG étaient jusqu’à il y a quelques semaines encore, la force de cette organisation. Un tel départ tend à remettre en cause le modèle de gestion d’Alain Bâ Oumar, le président actuel, perçu depuis 2017, année de son élection comme l’architecte de la succession de Madeleine Berre. Que reproche-t-on donc à Alain Ba Oumar ?

Pour répondre à cette question, même si cela peut-être à l’opposé des raisons réelles à l’origine de la débâcle des rapports entre la CPG et ses adhérents réunis au sein des syndicats et associations du secteur privé, il faut remonter le temps et sonder un article de Jeune Afrique intitulé « Gabon : Alain Bâ Oumar, un patron des patrons sous pression ». Publié en janvier 2021, cet article présageait déjà l’onde de choc actuelle reçue par la CPG. Entre réformes et critiques, la réélection en août 2020 d’Alain Ba Oumar à la tête de la CPG n’était pas sans soubresauts. Le patron des patrons est, depuis, accusé de malversations et certains membres regardent d’un mauvais œil les aménagements apportés au sein du Conseil d’administration.

A quelques mois de la fin de son mandat et au vu de cette crise qui révèle une crise de confiance entre le président et les membres de l’organisation patronale, il n’est pas prétentieux de dire que ces départs groupés pourraient nuire à la position d’Alain Bâ Oumar et inévitablement conduire à la tenue en urgence d’un Conseil d’administration qui pourrait déboucher, soit sur la révision du modèle actuel de gouvernance de la CPG, soit sur une démission forcée d’Alain Ba Oumar à la tête de l’organisation patronale.

Dans tous les cas, l’urgence de la crise nécessite la mise en place urgente d’une stratégie de gestion de crise efficiente. C’est la seule alternative pour sauver la CPG qui n’a pas de valeur sans ses membres pour lesquels elle défend les intérêts au quotidien.

Michaël Moukouangui Moukala

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