Gabon/Lutte contre la vie  chère : 340 milliards de francs CFA de pertes pour l’État.                                   

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Une vue du port d'Owendo @ D.R

Pour assurer un équilibre alimentaire, le Gabon a décidé de maintenir la subvention à un certain nombre de prix de produits de première nécessité en vue de lutter contre la vie chère. Au regard de l’inflation qui sévit dans le monde suite au conflit armé russo-ukrainien qui perdure. L’une des stratégies adoptées par le gouvernement gabonais pour soutenir les ménages en difficulté a été de prendre  des mesures visant la réduction du coût de passage portuaire des marchandises conteneurisées à l’importation.

Une opération qui cause à l’État une perte de 340 milliards de francs CFA, soit une moyenne annuelle d’environ 33 milliards de francs CFA, depuis une dizaine d’années. Mise en œuvre en 2012, la mercuriale des produits de première nécessité est toujours d’actualité dans le pays. Celle-ci provient notamment de l’exonération des droits et taxes à l’importation consentis par l’État.                                                 

Le secteur du transport de fret fait partie de ceux sur lesquels l’État s’est réellement concentré pour préserver la stabilité du panier de la ménagère.

Plusieurs mesures spécifiques ont été prises en ce sens. Notamment le coût de passage portuaire des marchandises conteneurisées à l’importation au Gabon : La baisse de la Redevance d’utilisation du système informatique (RUSID) de 3 % à 1,5 % ; La suppression des Autorisations de mise à consommation (AMC), et de Mise sur le marché (AMM) (25000 FCFA/conteneur) et des frais d’inspection (5 FCFA/kg) de la Direction générale de la consommation et de la concurrence (DGCC) ; La baisse de 4 % de la Commission des droits de trafic sectoriels (CDTS) pour le Conseil gabonais des chargeurs (CGC) (1962 FCFA/m³ à 13 775 FCFA/20′ et 26 238/40′) ; La suppression des frais relatifs à l’Attestation sanitaire de mise sur le marché (ASMM) de l’Agence gabonaise de la sécurité alimentaire (AGASA) ; La baisse de 50 % des frais relatifs au Certificat sanitaire vétérinaire à l’importation (CSVI) ; La baisse des tarifs portuaires des opérateurs privés.                       

Incidence sur les couts de passage portuaire TTC des conteneurs. En vigueur depuis 10 ans, pour les catégories 1 & 2, le barème d’acconnage entraîne d’importantes pertes pour l’État gabonais, en ce qui concerne les charges liées aux droits de douane qui sont passées de 3 584 000 FCFA à 0 FCFA.

De même pour les charges liées à la TVA à l’importation  (de 2 096 000 FCFA à 0 FCFA) et celles liées à la RUSID (de 422 000 FCFA à 0 FCFA) pour les conteneurs 20’S. Pour les conteneurs 40’S, les charges liées aux Droits de douane sont passées de 2 670 000 FCFA à 0 FCFA ; les charges liées à la TVA à l’importation de 1 983 000 FCFA à 0 FCFA et celles liées à la RUSID de 486 000 FCFA à 0 FCFA.                                           

Pour la catégorie 9, les charges liées aux Droits de Douanes, pour les conteneurs 20’F passent de 2 705 000 FCFA en moyenne à 0 FCFA ; celles liées à la TVA à l’importation de 2 434 000 FCFA en moyenne à 0 FCFA, les charges liées à la RUSID passent de 406 000 FCFA en moyenne à 0 FCFA. Pour les conteneurs de 40’F, les charges liées aux Droits de douane passent de 2 100 000 FCFA en moyenne à 0 FCFA, celles liées à la TVA à l’importation  passent de 1 359 000 FCFA en moyenne à 0 FCFA et les charges liées à la RUSID passent de 558 000 FCFA en moyenne à 0 FCFA.                                                                                    

Comme principale recommandation à la suite de son analyse, le Conseil gabonais des chargeurs (CGC) a estimé en 2021 qu’il était primordial d’œuvrer en faveur d’un meilleur contrôle des marges commerciales pratiquées sur le marché de consommation finale. D’autant que celui-ci semble absorber les réductions des coûts concédées sur le passage portuaire, au point d’annihiler les efforts consentis par le gouvernement dans sa lutte contre la vie chère.

D’où le constat d’une inflation décriée par les populations en 2022. « Nous pouvons constater une baisse générale significative de 29 % des frais de passage portuaire, sans pour autant ressentir les effets sur le panier de la ménagère ».

Thierry Mocktar

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